mardi 29 avril 2008
Il est des nôôôôtres, il a eu ses points de sutures comme les autres.
Les gamins, c'est le même constat que le service militaire:
On n'en a plus que des bons souvenirs alors que l'on a passé la majorité du temps à s'en plaindre.
La dernière du petit dernier (en fait non, c'est pas la dernière, mais bon c'est celle qui fait le tour de la famille actuellement) nous a valu un tour en urgence aux Urgences.
Les urgences nous connaissions déjà: nous avons eu notre quota de gastro pour nourrissons, de poussées de fièvre affolantes… tous ces petits trucs qui nécessitent par principe de précaution de voir un médecin dans la demi-journée –voire même de garder un gamin sous perfusion 1 nuit- (et comme c'est toujours la nuit ou le week-end, très peu de probabilité de trouver un médecin de garde disponible, d'où direction l'hôpital)
Il nous manquait dans notre parcours de parents l'Urgence avec un grand H (pour Hémorragie).
Bref du haut de ses 2 ans, alors que j'avais permis (inconsidérément?) (pour la 10ème fois au moins) à mes gosses de me suivre dans un endroit non prévu à 100% pour des enfants (de l'herbe certes, mais aussi des bouts de ferrailles dans certains coins), mon garçon a réussi à s'entailler le genou sur un bout de verre.
Tu prends une escalope de volaille bien dodue, un couteau bien aiguisé, tu tranches: et hop, tu as un aperçu du genou de mon fils.
Hop direction l'hôpital (je recommande les urgences pédiatriques d'Ambroise-Paré -Boulogne Billancourt) avec ma femme au volant, moi derrière avec le petit dans les bras, et pressant une serviette (propre) sur son genou (chance extraordinaire: très peu de sang, seul de la chair a été tranchée). (Le petit salopiot s'est même permis de s'endormir pendant le trajet).
Arrivés aux admissions, après 10 secondes d'explications, tandis que l'infirmière soulève la serviette, un médecin s'approche l'œil intéressé (je l'ai vu tendre l'oreille quand il a entendu le mot "coupure"):
"Ah oui tout de même!!!"
2ème coup de chance, il s'agit d'un chirurgien orthopédique (en vadrouille) qui va profiter de l'occasion pour faire un cours magistral à l'interne de garde sur la suturation des grandes plaies (dixit l'infirmière: "s'il n'avait pas été là on vous aurait envoyé sur un autre service…").
L'équipe d'intervention se met en place:
Une infirmière aux instruments
Deux autres infirmières aux jambes
Le chirurgien du côté de genou ouvert
L'interne à un bras
Le papa à l'autre bras (et surtout aux oreilles: parler, parler, parler pour que le gamin l'entende – en fait cela ne sert à rien, le gamin braille quand même, il ne s'arrête que quand il est épuisé)
Et la maman dans tout cela?
La maman, elle est dans le couloir… aux bons soins d'autres infirmières.
A priori, une mère en larmes (et presque en état de choc) cela ne calme pas du tout l'enfant (et l'équipe médicale non plus).
Je me suis bien tenu, je suis devenu un peu blanc quand le chirurgien a injecté l'anesthésiant dans les bords de la coupure.
Sinon on m'a gentiment expliqué et montré que les petits bouts jaunâtres, c'était le gras (ben c'est dégueulasse) et que sinon ni l'os, ni les tendons n'étaient touchés (ouf!!!).
Je me suis rendu compte d'un certain état de choc une fois le petit recousu (6 points de sutures) et attellé sur toute la jambe –pour empêcher tout pliage de genou-: je me suis assis et là mes mains se sont mises à trembler.
Retour tranquille à la maison, ma femme encore plus ou moins traumatisée: elle m'a à peine engueulée (alors que normalement je suis bouc émissaire pour tout ce qui cloche – de la chaussure mal rangée au mauvais temps).
Niveau culpabilité personnelle, ça va à peut près: bien sûr je suis le premier responsable, c'est moi qui les ai emmenés dans un endroit non sécurisé. Mais quel endroit est sécurisé à 100%, à part une chambre psychiatrique matelassée?
C'est l'accident bête, tout simplement: tout accident est évitable, à postériori, mais il en arrivera toujours un à un moment donné.
Et puis surtout surtout l'enfant va bien: 1 heure après l'intervention, il arrivait déjà à grimper sur les chaises malgré sa jambe raide.
Ce billet, écrit à 13:29 par Jid dans la catégorie Elevage a suscité :
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