Trentaine ordinaire

A l'arrivée du 1er, tu as de volumineuses connaissances théoriques (vu que tu t'es tapé une demi-douzaine de bouquins sur "Comment se préparer à la venue de bébé", "Papa d'aujourd'hui" et autres arnaques nouveautés marketing).
Là dessus tu rajoutes tout ce que tes collègues, tes amis, ta famille t'a raconté et hop à chaque situation tu connais au moins 12 façons différentes (dont plusieurs opposées) de faire.

D'aucuns vous diront qu'il faut ne lire qu'un seul livre et s'y tenir.
La meilleure approche étant celle qui consiste à lire plusieurs livres mais ne s'en tenir qu'à un seul: celui dont vous vous sentez le plus proche.

Ensuite il faut savoir que cela ne fonctionne pas comme dans un livre (en tout cas, pas à plus de 40%, en gros les préceptes comme quoi le gamin il faut le laver, le nourrir et lui aspirer le nez s'il a le rhume : tout le reste c'est pourri vu que c'est fonction de votre temps de disponibilité, du tempérament de votre gosse et bien entendu de votre tempérament à vous).

Ma préconisation: partez tôt et rentrez tard, laisser toute l'organisation à votre conjoint (et si possible, ramenez plein de fric pour compenser).
Perso, j'ai raté le coche et je m'occupe à 40% de mes gosses: 40% d'embrouilles familiales en plus.

Les gamins, c'est comme les comptes du ménage ou la décoration du foyer: il vaut mieux qu'un seul s'en occupe, sinon il y a friction.

Le lundi, c'est chaînes.

Autant à l'arrivée du premier, tu n'a que des connaissances théoriques.
Autant quand le 2ème arrive, tu as compris (trop tard) pleins de trucs: tu es prêt à t'en servir, dommage que les 2 enfants soient complètement différents !!!!!

Allez voici une petite liste des différences entre le 1er et le suivant:

- la bouffe
Il y en a 1 pour lequel tu as appris la physiologie de la mâchoire: d'une seule main (l'autre tenant la cuillère), tu arrive à lui faire ouvrir la bouche (en appuyant sur les 2 articulation sous les oreilles) puis tu arrives à le faire déglutir.
L'autre gamin, il faut que tu fasses attention à tes doigts quand tu approche de sa bouche (même sans dents, cela fait mal).

- les couches
autant l'un a toujours eu la couche sèche le matin, autant l'autre tu as l'impression qu'il boit de la bière en cachette.

-le sommeil
ah ben non, les 2 sont aussi chiants

-la télé
l'un ne tient pas 20 minutes devant un écran tandis que l'autre y reste scotché des heures

Comment voulez-vous avoir des règles communes d'élevage quand ils sont si différents?

Attention, c'est du rapide mais c'est tout de même très fort.

Trouverez-vous dans quel contexte ces phrases ont été prononcées?

J'ai trouvé une magnifique chemise de nuit à 25 euros, normalement elles sont vers 18 euros.

J'en ai pris deux.

Et oui, retour de soldes de madame Jid.

Autant vous dire qu'estomaqué par la logique féminine je n'ai rien su répondre...
(mais bon, c'est vrai qu'elles étaient de meilleure qualité que ce qu'elle avait déjà)

Ah l'hiver, saison préférée des rhumes pour les enfants (le printemps et l'automne aussi d'ailleurs)

Et un enfant, cela ne sait pas se moucher.
En revanche, un enfant cela sait super bien éternuer.

On en arrive donc au phénomène dégueulasse appelé communément "chandelle":
Une chandelle est le paquet de morve expulsé de la narine (une seule si vous avez de la chance) lors de l'éternuement de votre marmot.
Après le bruit, vous avez à peu près 0,5 secondes pour accourir avec un mouchoir avant que le marmot ne s'essuie avec sa manche (et/ou ses doigts).

Cela se complique car chaque éternuement ne fabrique pas une chandelle: après avoir accouru plusieurs fois pour rien, vous avez tendance à vous dire que le nez est vide.

Vous serez aidés dans ces cas là par l'aîné qui se fait une joie d'hurler "Au secours, nez, nez" à chaque apparition de chandelle.

Ce qui nous amène finalement au délicieux dialogue suivant:
Bébé: Atchaaaaa
Aîné: Au secours, nez, nez
Vous: Putain de merde Flûte, j'arrive
Aîné: Plus la peine, il l'a mangé…

Bon ben voilà, 5 semaines d'arrêt-maladie finies (enfin).

Bien content (aujourd'hui dimanche que j'écris) de repartir bosser lundi, ce n'est pas vraiment que l'on s'ennuie d'être à la maison (c'est passé à une vitesse ahurissante), c'est surtout que j'ai eu l'impression de les gâcher ces jours d'arrêts.

Les seuls moments où je me suis reposé, c'était pendant les premières semaines où mon corps flanchait et m'obligeait à faire des siestes.
Sinon les 2 semaines après la rentrée scolaire, je me suis levé le matin aux heures habituelles pour aider aux enfants, je me suis occupé des sorties d'écoles (goûters et diners).

Le tout pour entendre régulièrement "pfff, un homme à la maison, c'est pas comme une femme à la maison" (lits pas assez tirés, sols pas assez propres,...).

Le tout saupoudré de schizophrénie puisque le matin c'était "Surtout repose-toi bien!"

Vive le boulot, la meilleure des excuses depuis toujours pour ne pas être à la maison.

Ouverture Lotus: 1.200 mails ; tri grossier pendant 1 heure: reste 200 mails à lire

C'est fou comme dans chaque microsociété des rites sont installés: un nouvel arrivant aura besoin d'un peu de temps pour les découvrir et s'y adapter.

A cause de mon arrêt-maladie, je suis tombé dans le clan de "ceux qui attendent les enfants à la sortie de l'école".

Il faut savoir que j'ai un problème avec les horaires, je n'arrive pas à être à l'heure: il faut absolument que j'arrive en avance.

La sortie du matin étant prévue à 11h30, j'arrive à 11h20 devant la porte de l'école.
Je suis seul de chez seul pendant de longues, longues minutes (j'ai cru avoir raté un changement d'heure hiver-été)

et puis d'un coup tout l'horizon se remplit (mamans, mamies, papa,... seules, avec bébés, avec poussettes, avec cabas,...)
j'ai revécu le film "Le jour le plus long" quand l'allemand regarde l'horizon du bunker et voit d'un coup l'armada du Débarquement.
Limite, ils sont tous arrivés en même temps et me regardaient goguenards "Pfff, un petit nouveau qui arrive trop en avance, ahaha!"

Pour l'après-midi, je fais un effort sur moi-même et me pointe à 16h25 (pour 16h30).
Et là, tout le monde est déjà là et je lis sur tous les fronts "Pfff, un petit nouveau qui arrive en retard, il aime pas son gamin lui!".

Bon allez, vivement lundi que je retourne au boulot!!

Ah les jouets de Noyel!!!
C'est beau, c'est mignon, dommage qu'il y ait ces saloperies de piles.

Ceci-dit, cela permet de faire des choix à la sélection: perso, un jouet marqué "piles non incluses", il y a de fortes probabilités que je ne l'achète pas.

Sinon j'aimerais quand même savoir quel est l'abruti qui s'amuse à mettre sur le commerce des jouets qui nécessitent 3 piles:
moi, j'utilise au maximum des piles rechargeables
et comme le rechargement s'effectue par paire, j'en ai toujours une qui attend seule comme une conne.

Le lundi, c'est chaînes.

En zappant je suis tombé dernièrement sur une émission parlant des derniers moments de la princesse Diana (1997).
En parlant avec Mme Jid, je me suis rendu compte que contrairement à ce que je croyais, on ne se connaissait pas encore.

Je me suis alors souvenu d'avoir parcouru les résultats d'une étude qui concluait que les souvenirs se modifiaient dans le temps
(on prends plein d'étudiants "tu faisais quoi au moment où tu as appris la mort de Kennedy?" et on leur repose la même question 10 ans après, pour beaucoup les souvenirs divergent très sensiblement de la réalité des 10 ans avant),
que les souvenirs s'ancraient mieux si à l'événement collectif se reliait un autre événement personnel.

Par exemple, je ne souviens pas du tout de la mort de Diana parce que je m'en fous complètement (ok, pas vraiment, en fait c'est utile, car à côté de chez moi, il y a une rue de l'Alma, très pratique comme moyen mnémotechnique pour mes visiteurs).

En fouillant ma mémoire, je ne retrouve que 2 souvenirs précis de mon vécu en apprenant une mort sensationnelle:

- Dalida: j'étais en voyage scolaire en Allemagne ("DALIDA TOT", sur tous les kiosques de presse)

- 11 septembre 2001: j'allais en rééducation pour ma luxation originale de l'épaule (épisode normalement clôs par cette opération du mois dernier, 7 ans que je la traîne cette foutue épaule quand même).

-Rajout-
- et le pire du pire des traumatismes collectifs, France-Allemagne 82
au camping, à 50 autour d'une petite télé, personnellement c'est mon 1er souvenir de match de foot (j'avais 9 ans)

Comme je le disais, mon épaule toute neuve est encore grippée: pour l'instant, je n'ai le droit qu'à la version Playmobil (pas de rotation, pas de torsion, le bras se lève et se baisse c'est tout).

La conclusion de base, c'est que dès qu'un couvercle est coincé, c'est fini pour moi, il faut que je demande à ma femme.

Devinez quel est le dernier pot avec lequel je me suis fait mal (j'ai forcé, je voulais absolument l'ouvrir)?
Allez devinez!
C'est facile à trouver, c'est Le pot indispensable à tout foyer.

Eh oui, c'est le pot de Nutella.

Alors j'ai réussi à l'ouvrir, mais comme ce con de Pavlov avait raison, j'ai mal à l'épaule rien qu'à le regarder, alors en manger non merci.

M'en fous, j'ai aussi des tablettes de chocolat de disponibles (2/3 d'une tablette ont été avalés lors de la rédaction de billet).

Je suis dans ma 4ème semaine d'arrêt maladie, le constat est net et sans appel:
je me fais chier grave.

Je ne suis pas à plaindre: je peux tout de même me servir de ma main sous certaines conditions (pas de torsion, par exemple pas possible d'ouvrir un couvercle trop serré - sinon je peux taper sur le clavier pendant presque 10 minutes sans avoir mal).

Et puis cela progresse, je peux maintenant mettre mes lentilles sans me plier en 2 (et même me gratter l'oreille).

Ce que j'attends vraiment c'est d'arriver à monter la main jusqu'aux cheveux,
c'est bête à écrire mais je crois que ce qui me frustre le plus, c'est le matin sous la douche: il n'y a aucune sensation de plaisir dans le shampoing à une main.

J'adore quand je lis autre part ce que je ressens, on se sent tellement moins hors-norme (merci Indilou).

Ah les vacances, le truc dont tout le monde raffole (plus que tant de jours, nous on va là, il faut absolument faire ça...)
Et bien moi, les vacances cela me fait chier (presque autant que les week-ends)!!!

C'est d'ailleurs un motif sujet une argumentation de dispute récurrente dans mon couple:
"de toutes façons, tu ne prends jamais tes jours de congés, tu préfères ton boulot"

C'est ma faute, ma honte:

oui je préfère une journée au boulot à une journée en famille!

Oh, pas depuis tout le temps...
seulement depuis que la famille a dépassé 2 individus!

Les vacances (et weekends) avec enfant(s) en bas âge, c'est l'horreur.
Au lieu d'être tranquille et de se reposer, on passe son temps bloqué par l'emploi du temps des petits.

Exemple typique: en hiver, tu veux aller faire une petite promenade en profitant du rayon de soleil?
pas avant 16h00 (la fin de la sieste) et donc en pleine baisse des températures, foirée la promenade!

Le pire, c'est quand tu es avec d'autres adultes:
tous tes actes sont dépecés et étiquetés négatifs
(tu le prends dans les bras quand il crie, tu vas en faire un gamin gâté; tu ne le prends pas, tu es trop dur).

Il faut que je fonde un sydicat avec comme demande le cumul des vacances tant que les enfants ont moins de 6 ans (ensuite le couple part 6 mois en croisière pendant que le gamin rentre en pension).

J'ai compris le plan de ma belle-mère: en fait, elle n'est pas du tout gentille.

Sous couvert d'être agréable et nourrissière, elle veut tout simplement me faire gonfler.
Son but étant le veuvage (par bouchage des artères)
aidé en cela par son mari (lui, il me vise avec une cirrhose).

Putain, +4 kilos sur les vacances.