Trentaine ordinaire

Les reprises au boulot me saoulent.

Oh, ce n'est pas le boulot en lui-même: ce sont toutes les réflexions des collègues.

Les idiots "Oh tu es revenu"
Les perfides "Tu n'es pas beaucoup bronzé"
Les répétitifs "Pas trop dur de rentrer?"

Et les conversations-café qui vont tourner autour du nombre de kilomètres de bouchon et qu'il a eu bien raison de prendre l'autoroute A-machin plutôt que l'A-bidule…

C'est déjà assez chiant de dépiler ses mails mais subir en même temps des platitudes pareilles, cela me décourage complètement (la preuve, j'en ai même eu la force de faire un billet).

Au boulot, la Sécurité est le mot d'ordre de ces derniers mois: entre les imprimantes qui doivent rester vides le soir, voire confidentielles (une imprimante pour 50 personnes, tu dois courir dès que tu as lancé ton impression), les bureaux sans papier non plus, on a maintenant le badge avec photo qui doit être apparent.

On se balade donc tous avec une chaîne (en tissu) autour du cou, super pas seyant et encore moins pratique (il traîne dans le lavabo quand je me lave les mains),
sans compter le symbolisme du collier aux esclaves (ce qui paradoxalement ne me gêne pas vu que c'est la vérité -au moins quand je l'enlève en partant le soir, le boulot y reste accroché puis roulé en boule dans mon sac)

Un à-côté positif tout de même, le badge ballote entre les seins, c'est sympa de pouvoir lorgner les décolletés sous le prétexte de vérifier les badges.

J'ai passé la journée d'hier à modifier un programme, pour une fois c'était une modification réellement agréable à effectuer:
compliquée mais pas trop (juste ce qu'il faut pour être intéressant sans être prise de tête)
long mais pas répétitif.

Je suis parti le soir en coup de vent après une é-nième compilation, sans avoir eu le temps de tester.

Je reviens ce matin tout fringant:
premier test, tout fonctionne.

Cela m'a fichu le moral à terre, je suis complètement démotivé ;-(

Je sors la tête 5 minutes de l'océan de travail dans lequel je me débats pour hurler ma frustration.

Ces cons de chez con de chez con (de chez con) ont détecté une faille de sécurité dans un outil mis à notre disposition dont à peine 10% de notre équipe se sert (et sait même qu'il existe).
En bouclant cette faille, ils nous empêchent d'utiliser un autre outil qui lui est utile à toute l'équipe.

Bien évidemment on se passait très bien du nouvel outil avant qu'il n'arrive (même si je dois avouer qu'il est pratique),
alors que le 2ème est à la limite de l'indispensable.

Rahhh, ils m'énervent, ils m'énervent!!!!!

L'année dernière, le forcing a été fait pour que nous utilisions un nouvel outil de gestion des tests^[1].

Encore une fois, si l'approche fût délicate, les possibilités étaient séduisantes (bien meilleures que celles du fichier excel que l'on s'échangeait par mail) sauf que...
les chefs ont voulu en plus s'en servir comme outil de reporting^[2]

Et qui dit "reporting au chef" dit…
"Comparaisons entre chefs"
Puis "Flicage de la part du chef"

Donc après des débuts anarchiques et prometteurs, nous nous en servons maintenant à minima au vu de l'épée de Damoclès qui le surplombe (un date de fin prévue? hop le plus loin possible. donc jamais de retard).

Mais là, ils ont réussi à monter encore la connerie d'un cran: ils se sont rendus compte que l'épée de Damoclès était tellement grande qu'eux aussi pouvaient être blessés!

Comme les cas de test ne sont plus modifiables après être rentrés dans l'outil (en théorie, si on veut les modifier, c'est que les résultats ne sont pas probants donc que l'on veut tricher, merci la confiance^[3]),
il nous est maintenant demandé d'effectuer une pré-recette (hors outil) avant de rentrer les cas de test afin qu'il y ait le moins d'anomalies (et donc de retombées) possibles^[4].

Pfff, je préconise la mise en pré-retraite (à la charge de l'employeur) des chefs dès 45 ans^[5], après ils font plus de mal que de bien à l'entreprise!!!!

Au début des années 2000, mon entreprise a été achetée par un grand groupe international.
Depuis presque 10 ans, nos méthodes de travail évoluent par (petits) bonds pour se calquer sur le modèle "groupe" (qui lui évolue aussi dans le temps^[1]).

Chaque année au moins un nouvel outil^[2] (gestion des congés, des projets, des tests, des bilans de compétence,..) arrive sous les congratulations du service des relations internes, la pression des supérieurs hiérarchiques et les grommellements de ceux qui bossent, eux.

A mon grand désarroi je me dois avouer qu'il y a du bon dans la plupart de ces nouveaux outils et que très peu sortent intégralement de cerveaux mesquins, vexés et revanchards d'avoir été mis au placard (si, si, passer de l'opérationnel à "chef de projet senior du futur nouvel outil qui va révolutionner les méthodes de travail" c'est être mis au placard).

Sauf que l'utilisation est le plus souvent soumise à des règles drastiques qui rendent le tout inopérant, voire dangereux, ou tout simplement casse-couille.

Par exemple, afin d'assurer la sécurité et la confidentialité des données personnelles de nos clients, j'ai actuellement besoin de plus de 3 heures (au minimum 2 interlocuteurs doivent valider ma demande) pour obtenir une accréditation temporaire, dommage pour le client pressé (sans compter celui à qui on dit par flemme "désolé, pas possible").

Rah, que c'est bon de bosser avec des gens intelligents (et fiables).

Je ne veux même plus compter le nombre de fois où j'ai vu un mail "Off", écrit presque en langage SMS, se faire transférer et être le point de départ d'une conversation électronique officielle (avec des vrais morceaux de chefs dedans).

Là, je viens de tester un responsable de projet (appelons le A) avec lequel je n'avais encore jamais travaillé.
Je lui ai envoyé un mail expliquant qu'il me manquait les données promises par B pour il y a 2 semaines.
Au lieu de faire comme la majorité de ces collègues (router directement mon mail à B) il a créé son propre mail à destination de B (en reprenant le mail de promesse de B) tout en me mettant en Copie Cachée.
C'est simple, efficace et évite toute tension en B et moi.

Rah, cela fait bien 6 mois que cela n'était pas arrivé!!!

Ceci écrit, c'est tout de même triste que je m'extasie sur une pratique qui devrait être générale.

Je suis peu présent ces temps-ci sur ce blog, tout simplement peu de temps car beaucoup, beaucoup de boulot.

Il étais une fois une banquette (une petite banque, pas un canapé) qui s'est fait manger par une grosse banque (celle où je travaille), la fusion informatique a été effectuée le week-end dernier.
En passant, il est assez désagréable de travailler en se disant: tiens, là je finalise la mise au chômage technique de 50 personnes (le service informatique de la banquette étant externalisé: plus d'informatique, plus de contrat).

Toujours est-il que nos chers dirigeants, n'écoutant que leur bon cœur et surtout pour éviter trop de bordel, avaient promis de fournir un maximum de travail aux informaticiens de la banquette jusqu'à la fusion informatique.

Prenons un quidam de base, si vous lui dîtes: on va te faire bosser à 100% (voire 150%) jusqu'au jour F et puis à F+1, hop t'as plus de boulot.
Il y en aurait eu combien parmi vous à porter le professionnalisme à son sommet?
En tout cas, il n'y en a pas eu beaucoup à la banquette: cela fait une semaine que l'on découvre merde sur merde
oh bien sûr aucun sabotage flagrant, juste des loupés, des oublis, des approximations….

Bref ça fait déjà une semaine que l'on court partout à colmater une fuite ici, un début d'incendie là… pas le temps de bloguer donc.

Je suis au boulot ce week-end, principalement de la surveillance et donc de l'ennui.

Ce matin avant de partir, j'ai gravé plusieurs films sur un DVD histoire de passer le temps.

Hop dans le lecteur.

Flûte cela ne fonctionne pas???

Arrgggg.

J'ai un lecteur CD, pas un lecteur DVD

Modification du système informatique ce week-end, ma présence (et celle de 300 autres personnes) a été requise samedi en entier et aussi ce dimanche matin.

Travailler plus (ponctuellement) pour gagner plus (ponctuellement), là cela fonctionne: bonus équivalent à 1 semaine de salaire pour un week-end gâché, c'est honorable.

En plus on est chouchouté: il y a en permanence boissons chaudes et froides, fruits, confiseries,… ; pour les repas le restaurant d'entreprise est ouvert et gratuit.

Et nous avons même recommandation de nous servir des taxis.
Les taxis sont prépayés: pas d'argent à débourser.
C'est donc un vrai plaisir de jouer à l'homme d'affaires: je me réveille, commande un taxi, temps d'attente 10 minutes, juste le temps de prendre une douche et de m'habiller, je sors de chez moi, monte dans le taxi puis en descend pour me goinfrer de viennoiseries au boulot.

Bon allez, je vous laisse, je vais aller manger (j'ai pas faim, mais comme c'est gratuit je vais me forcer) puis commander un taxi et rentrer faire ma sieste!

Le temps des vacances arrive enfin, plus que 2 jours et demi et puis s'en va (revoyure début septembre).

La dernière semaine de boulot est toujours difficile:
on oscille entre les dossiers à déléguer et les dossiers "Putain-de-merde-faut-absolument-que-j'arrive-à-finir-tout-ça".
Et que dire de la dernière journée, chiante à mourir, où il ne reste plus qu'à faire le ménage dans sa boîte mail, en attendant l'heure de partir?

Allez tiens une anecdote de ma femme, assistante de direction.
Entreprise familiale^[1] de 40 personnes
Veille de Noël, 16h00 tout le monde est parti (soit en vacances, soit en avance) sauf ma femme
La Présidente^[2] téléphone à ma femme de ses congés pour faire le point quotidien ^[3].
Comme il n'y a plus personne, ma femme demande à pouvoir partir à 16h30 (plutôt que 17h30): accepté.

A la rentrée, madame la Présidente à ma femme:

Je voulais vous dire que j'ai été très déçue de votre demande, je ne pouvais pas la refuser mais j'ai trouvé que ce n'était pas professionnel.

Un commercial en visite sur le plateau, une voix qui porte loin et surtout… un accent portugais.

En bon commercial, il dégaine son téléphone portable, fait profiter toute le monde de son importance et finit par un magnifique…

Allez, je te laiche…

Vous savez que vous n'avez pas assez profité des vacances si vous êtes capables de vous souvenir de votre mot de passe en arrivant au boulot.