Trentaine ordinaire

"J'ai rien à me mettre" est la phrase la plus entendue dans une chambre (juste après déboule le "Oh pas ce soir, je suis fatiguée, un calin me suffira").

Détail amusant: plus les placards sont grands, plus la fréquence de cette phrase augmente (si madame a un véritable dressing, c'est même la phrase d'ouverture magique qui remplace le traditionnel "Sésame ouvre-toi").

On va me rétorquer que pas du tout, c'est seulement qu'en fait les vêtements dans les placards ne sont plus à la bonne taille car madame a changé de physionomie et qu'effectivement madame n'a plus "rien à se mettre" à sa taille.

Déjà je ferais remarquer que les pieds, eux, n'ont pas évolués et pourtant la même phrase se retrouve devant le placard-à-chaussures rempli ras la gueule.

Et surtout, j'aimerais bien qu'on arrête de se fiche de ma gueule, car quand madame réussit à retrouver la taille adéquate pour rentrer à nouveau dans ses vêtements,
radieuse elle ouvre ses placards,
devient dubitative
puis s'exclame "arrg, j'ai rien à me mettre".

L'explication est simple:
ces dames utilisent "J'ai rien à me mettre" qui est un condensé de la longue phrase "je ne sais pas quoi mettre, il faut vraiment que je m'achète de nouvelles fringues, là-dedans tout est vieux de plus de 15 jours et en passant je trouve que cela fait longtemps que tu ne m'a pas fait une surprise, tu me négliges et notre couple va de plus en plus en mal et tout ça c'est de ta faute..."

Finalement je préfère "j'ai rien à me mettre".

Le lundi, c'est Chaînes.

Dans cette période de tristesse morale et électorale, je vais essayer de faire baisser le taux de grisaille en m'essayant sur la vieille chaîne du 1er baiser.

Mon 1er baiser, c'était sur le sein de ma maman.
Les qualités physiques de ma génitrice ne valant pas ses qualités intellectuelles, mon oedipe ne s'est pas focalisé sur les possibilités de certaines femmes de passer pour des vaches laitières.
Vulgairement, je préfère de loin le gazon au balcon.

Mon 2ème baiser, c'était à 10 ans, la fille d'une amie de ma mère.
Avis à tous les parents du monde, pendant que vous passez une bonne soirée entre amis, vos enfants relegués dans une pièce avec interdiction d'en sortir joueront au docteur!!!

Mon 3ème baiser, c'était à 13 ans, en boum.
J'ai même souvenir de la musique: "Comme un ouragan"
La demoiselle étant dans un autre collège que moi, je ne l'ai jamais revu (tellement timide que, de terreur, je l'ai "larguée" au 1er coup de téléphone)

Mon 4ème baiser, c'était à 15 ans.
Le vrai baiser d'ado avec les amygdales qui se touchent et les langues qui jouent avec la luette de l'autre. (mes 1er vrais seins aussi en passant)
De ce vrai 1er baiser, je garde une tendresse particulière pour toutes les rousses.
Bises à toutes les rousses qui me lisent

Voici la réponse à la question qui allait forcément être posée dans les commentaires:
ma femme est brune et si elle n'est pas une vache laitière, elle pourrait en remontrer à une chèvre.

J'ai été élevé dans une notion simple sur la propreté dans les toilettes:
les hommes sont des porcs et en fichent partout car ils pissent debout (en corollaire: les femmes sont propres car elles pissent assises- et en plus elles s'essuient après).

Vers mes 14 ans, lorsque mes jambes ont poussé et qu'une certaine partie de mon anatomie s'est retrouvée trop éloignée de la cuvette pour viser correctement (à mon grand désespoir, elle a grandi beaucoup moins proportionnellement que mes jambes),
on m'a donné le choix entre "la corvée nettoyage des sanitaire" et "m'asseoir pour uriner":
autant vous dire que je me suis assis.

L'axiome de propreté des filles a pris un sacré coup à 17 ans quand j'ai eu le privilège de baisser ma 1ère culotte féminine:
heureusement que mon cerveau ne commandait plus à ce moment-là sinon je pense que je me serais détourné de cette ligne jaunasse déposée sur le coton.

L'axiome a définitivement été enterré à 32 ans lorsque ma fille a arrêté le port de la couche:
en bon père du 21ème siècle, je me suis retrouvé de corvée "essuyage".

Et maintenant je sais que les filles ne sont pas propres quand elles pissent:
non seulement en spécialistes du jet oblique, elles arrivent à atteindre par éclaboussage le dessous de la lunette,
mais en plus elles s'en mettent plein les fesses (voire les jambes si elle se remettent debout avant de s'essuyer).

Voilà c'est dit: les filles ne sont pas plus propres que les hommes et toc!!!

Et ce n'est donc pas anormal qu'elles soient de corvée nettoyage!!!

Sortie de l'école.
Dans la loghorrée habituelle de ma fille (5 ans) pointe une information détonante étonnante:

Lucas il a 2 mamans!

Chouette, des nouvelles croustillantes

Chouette, les adultes jugeant la morale à l'aune de ce qu'ils ont connu enfant,
c'est le bon moment pour élargir la norme de parentalité de ma petiote,
que son futur soit moins coincé que notre présent.

Je demande donc plus d'explications, tout prêt à me lancer dans une leçon d'homoparentalité, lui expliquer que seul l'amour (et les bons soins) compte,
et elle me répond:

	Il a sa maman et la maman de sa maman.

Bon ben, tant pis: la monoparentalité étant dans les normes de notre famille, j'ai raté mon instant "vérité paternelle". ;-(

Petittoutmimi m'a rendu la monnaie de ma pièce en me renvoyant à la volée le questionnaire des trucs kiffants chez mon conjoint.

Autant vous dire que j'étais bien ennuyé car si j'ai réussi sans trop de problème les trucs qui me faisaient braire (la principale difficulté étant d'enlever les trucs qui m'énervent franchement), là pour les trucs kiffants j'ai séché au moment de la rédaction.

J'ai donc pris une semaine de réflexion et j'ai noté les moments où mon cœur a fait boum (encore plus fort que d'habitude) durant cette semaine.

Au moindre indice de possible maladie (éternuement dû à la poussière, toux ridicule, fièvre à 38, petits boutons...) ma femme perd tout sens critique et toute intelligence: non seulement je trouve cela mignon mais en plus dans ces moments là, elle se tourne vers moi comme si j'avais réponse à tout.
J'aime ce regard qui montre qu'elle a confiance en moi.

Alors que tout ce que je demande (et que je me prépare tout seul), c'est steak-pâtes,
elle prend (souvent) un peu de temps pour faire une petite sauce et me gronde si elle trouve que je ne mange pas assez.

Elle s'entend très bien avec ma mère (et même le reste de ma famille).

Et puis tout simplement:
tous les matins elle traverse nue la chambre et mon cœur fait boum.

Je rebondis sur le billet de Cordelia qui nous parle de la possible relation entre les femmes et les films de Noël sans sapins et sans guirlandes (les films de boules, quoi!!!).

J'avoue que j'ai été choqué à la lecture de son billet, et ce même si j'acquiesce à plusieurs de ces affirmations (par exemple à force, rien qu'à la musique on peut différencier une merde un Dorcel d'un truc regardable).

Je sais que parmi mes commentatrices, il y en a plusieurs qui sont farouchement opposées à ce style de films.
Personellement je trouve que rejeter toute cette cul-ture sous différents prétextes (c'est dégradant pour la femme, c'est dégradant pour l'Amour, c'est de la boucherie, j'en ai déjà vu un et je n'ai pas apprécié,...)
c'est comme dire ne pas aimer le vin de sa vie car on n'a pas apprécié le verre de villageoise que l'on a chopé sur la table familiale à 12 ans.

Toujours est-il que je reviens sur ce qui m'a choqué dans le billet de Cordelia:

Comment peut-on regarder un tel film en ENTIER?

Cette petite histoire d'hôpital m'a remémoré une mienne anecdote de clinique.

Mon aînée ayant quelques problèmes de régurgitations dans ses premiers mois de vie, il lui a été diagnostiqué une possible brûlure oesophagique.
Rendez-vous pris pour une endoscopie (ou un examen dans le genre, c'était il y a 5 ans, je ne me souviens plus du nom exact).

Nous étions bien stressés avec notre petiote de 6 mois déshabillée dans nos bras,
le médecin est arrivé avec 2 infirmières, ils ont essayé de nous rassurer (peine perdue).

D'ailleurs c'est vraiment éprouvant cette fonction du "mâle" de devoir se montrer "fort et confiant" devant sa "femelle" qui a ainsi un bras solide auquel s'accrocher.

Ils nous ont pris notre bébé en nous laissant angoisser dans la pièce.

20 minutes après, ils nous ont ramenés notre pitchoune, les yeux rouges d'avoir pleuré.
Ma femme l'a bien évidemment prise tout de suite dans ses bras, tandis que le médecin nous expliquait qu'il y avait bien une brûlure, mais pas grave du tout.

Je me désinquiète donc tout doucement, puis coup au cœur:
je remarque une énorme marque rouge sur le côté du front de ma fille, genre on lui a maintenu la tête contre une surface pendant l'intubation pour la tenir tranquille,
négligemment mais le cœur bien serré, je tente une remarque sur cette trace.

Et l'infirmière répond tout benoîtement:

Oh, c'est mon rouge-à-lèvres!
Elle est tellement mignonne que je n'ai pas pu m'empêcher de l'embrasser!

J'étais justement en train de ne pas écrire de billet quand ma collègue a claqué son téléphone et s'est mise à pleurer.

Malgré les gargouillis dans la voix, nous avons fini par comprendre que sa fille de 1 an venait de partir pour l'hôpital,
Emmenée par les pompiers,
Appelés par l'assistante maternelle,
Qui a donné un morceau de pomme,
Qui s'est planté de chemin et fait vomir le bout-chou

Je passe sur la connerie de l'assistance maternelle
(même moi, je ne donnerais pas un aliment aussi dur à un bébé d'1 an-
d'ailleurs moi je ne donne rien à un bébé de 1 an si ça ne sort pas d'un biberon,
et encore seulement si ma femme me fournit le biberon et me donne le non-choix entre la corvée biberon et le divorce)
Pour être interloqué par les procédures administratives:

D'après ce que j'ai compris, l'assistance maternelle a eu obligation d'appeler les pompiers
Puis les pompiers ont eu obligation d'emmener le bébé voir un médecin
(plutôt que le simple vomissement, je subodore le principe de précaution sur les allergies)

Mais bon rien de grave: à l'hôpital, ils sont bien gentils, j'y étais encore hier pour mon petit à moi qui a les conduits auditifs bien fragiles (et surtout douloureux)

Pendant ce temps, ma collègue,complètement traumatisée, tournait en boucle: "mon bébé... à l'hôpital...... à l'hôpital...mon bébé..."

C'est impressionnant cette peur de l'hôpital: dans l'inconscient, il y a vraiment d'inscrit "hôpital"="grave"
Alors qu'en fait, 9 fois sur 10 c'est seulement "hôpital"="disponibilité".

De cette anecdote, je retiens surtout 2 choses:
- c'est idiot de faire des cours de préparation à l'accouchement (et d'y d'accoucher) si c'est pour continuer à avoir peur de l'hôpital.
- dommage le bébé soit trop petit pour apprécier à sa juste valeur une balade en véhicule du SAMU.

La période d'augmentation (et de non-augmentation) de salaire est passée.
Ça y est, c'est la grogne sur le plateau ;-)

On est loin de la révolte, ce ne sont que des grommellements par-ci par-là, par petits groupes qui se plaignent,
pas spécialement de leur non-augmentation mais plutôt de l'augmentation d'un autre.

Chaque "élu" passe sur le grill et ses habitudes sont décortiquées.
Tout y passe, sauf le travail: c'est parce que c'est une femme, que c'est un homme, qu'elle est jolie, qu'il est grand, qu'il est de la même région...
Bref c'est petit, c'est mesquin et si ce n'était pas si triste, ce serait fabuleusement comique.

A force de se monter le bourrichon viendra le moment où l'un des compères, trop énervé pour rester dans son coin, ira se plaindre à un petit chef.
Bien entendu au lieu de parler de qualité ou de charge de travail, il dénoncera les horaires de travail de l'élu, seul chose quantifiable par tous,
et facilement sabordable par un exemple bien choisi ("il part à 17h00", sans préciser qu'à 07h00 il est là).

Et moi, pendant ce temps, du piédestal de mon augmentation, je tire la langue à tous ces médiocres.
Je suis en effet un "intouchable": je pointe.

Je me régale de la tête de mes interlocuteurs quand je (ré)explique que grâce à mon compteur je fais forcément mes heures et pas moins (pas plus non plus, mais ça je ne le dis pas).

Le lundi, c'est Chaînes.

Je me souviens d'une chaîne qui passait à un moment donné:
les plus gros défauts de votre conjoint, un truc à se quitter si celui-ci lit votre prose.

Je propose donc une chaîne plus soft:
les 5 détails qui vous énervent mais vous passez outre.

Une chaîne pour que votre conjoint se rende compte que vous faites des efforts.

Presser le dentifrice par le milieu du tube
Franchement ça c'est agaçant: pour se servir du dentifrice, il faut appuyer délicatement sur le fond du tube; c'est carrément barbare d'appuyer au milieu...

Etre toquée du ménage mais ne pas savoir laisser un lavabo propre
Je me fais engueuler parce que je suis incapable de me laver les mains sans fiche de l'eau partout,
mais le lavabo mène une vie de travesti, maquillé au fond de teint.

Etre psychorigide du rangement et ne pas savoir mettre au lave-vaisselle
Chez nous, tout est rangé au carré (par madame), n'empêche que systématiquement madame stocke son bol du matin dans l'évier alors qu'il lui faudrait seulement quelques secondes de plus pour le mettre au lave-vaisselle.

Parler (crier!) aux gens à travers plusieurs murs de distance
Bordel, c'est si difficile de faire une dizaine de mètres pour aller dans la même pièce que votre esclave interlocuteur?

Dire "regarde, mais regarde" toutes les 30 secondes alors que ce qu'il y a à la télé ne m'intéresse pas et que je fais autre chose.
Franchement, je m'en fiche complètement de comment qu'il est beau le loft de la bourgeoise qui est l'invitée de "Question Maison".

Pour les suiveurs, je nomine forcément Petittoutmimi pour qu'il continue d'écrire sur sa vie de couple,
et encore plus évidemment Bar nabé et sa moitié
puis Cordelia qui m'a bien fait rire avec son épilation (je crois qu'elle est célibataire mais c'est pas grave, elle n'a qu'à écrire sur son chat, sa mère, une collègue....).

L'égoisme masculin est fustigé de partout, à tous les âges et dans toutes les classes sociales:
il ne pense qu'au sexe, il n'aime que sa voiture, il préfère regarder le foot et ne me laisse pas regarder Nouvelle Star, il fait du sport le dimanche en me laissant seule avec les gamins, il travaille tard le soir,....

Il est vrai que le mâle est souvent ce que l'on pourrait décrire comme égoïste, mais qui en fait est tout simplement de l'individualité:
ce qu'il fait, même si souvent il le fait pour lui, il le fait et un point c'est tout.

Tandis que la gent féminine a la détestable habitude de ne rien faire sans attendre un retour
(ainsi que de mettre à son service le moindre doigt à porté de voix... mais c'est un autre sujet)


Un exemple simple sur le massage impromptu.

Monsieur commence sur madame un massage (madame est allongée sur le ventre):
ok il ne le fait pas trop bien, ok il s'acharne sur les parties charnues, ok il essaye même de passer les mains sous madame provoquant d'insupportables pinçards
ok à un moment donné il va sortir son sabre laser© (copyright Pensées d 'une ronde ) ,...

N'empêche qu'à aucun moment donné, monsieur n'a demandé à madame de bouger (ni même de parler, voire gémir):
tout ce qu'il demande c'est de déranger le moins possible, d'ailleurs si madame pouvait avoir la délicatesse de faire semblant de dormir...


Examinons l'exemple dans l'autre sens, lorsque madame propose à monsieur un massage:
délicatement, avec de l'huile odorante, insistant sur les muscles noués,...

Vous pouvez être sûr qu'au moment où monsieur commence à s'endormir de bien-être,
madame va s'allonger à côté et ordonner: "maintenant c'est à mon tour"



Conclusion: la femme est un être beaucoup plus égoiste que le mâle car elle lui demande d'agir alors que lui agit sans rien demander!!!