On a les enfants qu'on élève, pas ceux qu'on mérite.
Pff, je ressors agacé de ce week-end chez des amis.
Ce sont de bons amis, suffisamment proches au niveau social pour qu'il n'y ait pas (trop) de dissensions/jalousies.
Mais au niveau enfants, on se croirait totalement à l'opposé.
Les leurs semblent proches de la perfection (vue du côté des parents):
autonomes et taiseux[1][2].
Même leur bébé est un rêve: quand tu le mets dans son parc, miracle il ne pleure pas et y reste tranquillement avec ses jouets.
Moi mes souvenirs de la période pouponnage, c'est apprendre à se servir d'un seul bras car l'autre est occupé à tenir le bébé contre le torse,
c'est marcher en rond presque 1 heure le temps qu'il s'endorme contre toi,
c'est me lamenter du prix de ce putain de parc qui ne sert à rien à part prendre de la place (et servir de rangement aux –trop- nombreux jouets et peluches) vu que le gamin n'y tient pas 10 secondes sans chialer,…
Encore maintenant, il faut surveiller le brossage des dents, préparer les habits, brosser les cheveux, jouer au UNO avec eux, les entendre dire "je m'ennuie" tout le week-end,…
Franchement, j'aurais adoré obtenir des enfants comme les leurs
sauf que je sais que ce n'était pas possible: il faut être capable de ne pas s'en occuper…
Je me souviens des 1ers mois où, resté seul pendant que l'autre faisait de courses, on ne se lavait pas de peur que le bébé se réveille pendant les 5 minutes de la douche (ou sinon avec le couffin devant la porte vitrée)…
Là, j'ai vu de mes yeux vu (et entendu de mes oreilles entendu) la scène suivante:
le bébé se réveille, puis réveille sa maman avec ses pleurs
la maman se lève, va dans la salle de bains procéder à ses ablutions matinales
puis seulement va s'occuper de son bébé.
En bref, un petit quart d'heure où le bébé pleure doucement.
Et tout est de la même veine: le coucher en 5 minutes chrono, le manger (pour les plus grands, pas pour le bébé) en mode complètement apériodique (au moment où un des parents y pense), envie de jouer: mets-toi un cd, va dans le jardin ou dans ta chambre…
Donc oui mes gamins sont loin d'être aussi autonomes que je le voudrais, oui ils sont toujours dans mes pattes et cela me saoule
Et sûrement parce que depuis qu'ils sont nés je suis à portée de voix (voire de bras), qu'au moindre cri ma femme ou moi déboulons, qu'ils n'ont appris à marcher seulement car nos biceps devenaient trop musclés,…
N'empêche que je ne regrette (presque) rien,
car les calins qu'ils nous font
ce sont des calins qu'ils nous rendent,
pas des calins qui leur ont manqué.