Trentaine ordinaire

Week-end en fratrie pour les anniversaires cumulés des gémeaux (je ne sais pas chez vous, mais chez nous qu'est-ce que ça nique en août: le budget anniversaire du mois de mai est pharaonique).

Vu le nombre de présents, toutes les chambres sont occupées (ainsi que quelques recoins) et le matin c'est la bataille pour obtenir une salle d'eau (avec option eau chaude si on s'y prend suffisamment tôt).

Enlever la couche du petit dernier et le laisser se balader le robinet à l'air est l'arme dissuasive qui nous permet de passer en force dans une salle de bain.

Déshabillage complet (rrrr, zut pourquoi les gamins sont avec nous dans la pièce? snif ;-( ),
Pendant ce temps, le petit, du haut de ses 16 mois, passe la porte de la douche, fait 2 pas, glisse et se retrouve sur le cul (1er braillement du gamin et 1er glapissement de la mère)

J'arrive au secours de mon fils, le remet debout et tout en le tenant m'approche de la colonne de douche
Une de ces magnifiques colonnes de douche avec plein de buses et de boutons partout
Je prends la pomme de douche dans la main, vise le mur, tourne un bouton, l'hydromassage se met en marche...cible mon fils, touché en pleine face (2èmes braillement et glapissement associé)
Je tourne le bouton dans l'autre sens: ok, c'est la douche cette fois.

Je passe sur le bouton de température (pour accompagner les crevettes, un peu plus il y avait du bébé cuit à midi)

Bon, enfants lavés, papa lavé, reste le tour de la maman (encore une fois, pourquoi la grand-mère ne vient-elle pas chercher ses petits-enfants? Elle m'inspire cette cabine de douche, moi!!!).

Maman rentre dans la cabine, tourne le bouton, l'hydromassage se met en route et le jet sous pression arrive carrément à ouvrir la porte: bilan, salle de bain noyée.

Je suis vidé, vidé, ma femme est d'une humeur encore pire que d'habitude absolument exécrable.
Et c'est (principalement) de la faute des électeurs élections, son humeur s'étant dégradée au fil de la semaine dernière pour exploser à 20 heures dimanche (bien que je lui ai annoncé la nouvelle dès 18h00).

Normalement après une explosion, il y a retombée (en plus des retombées et dommages collatéraux associés) sauf que là
la poussée a été tellement forte qu'elle a permis la satellisation de l'humeur de madame (j'espère que ce n'est pas une orbite stable et qu'à force elle va redescendre).

Ma femme a une vision simple de la politique française (attention, je n'ai pas écrit "simpliste" -grosso-modo, elle n'a pas tort du tout):

• Seul le salaire compte (et assimilés: impôts, retraite de ses parents, RTT,...)
  
• Seuls les partis présentant des présidentiables comptent (4 à la présidentielle 2007)
  
• Un parti est du côté du patronat, ou non (3 sur 4 à la présidentielle 2007).

Avec son cursus (assistante de direction, elle évolue dans les sphères où les masques tombent),
malgré 1 contre-exemple de management sympathique (startup et cash-burning),
il y a majorité de petits chefs tyranniques (saupoudrés de droit de cuissage), de pdgs (et pdgères!!) voyant leurs employés comme des outils serfs (un outil s'entretient pour durer, un serf ça se remplace),
elle est contre tout parti du côté du patronat (elle est donc très loin d'être à la fête depuis dimanche).

Allez je vous quitte pour remplir feuilles d'impôts, que la demi-part du petit dernier rende le sourire à ma sensible femme.

Chacun à ses manies, voire ses TOCs (je ne compte plus les personnes atteintes de BreevandeKamp-mania, dont ma femme)

Ce qui m'inquiète, c'est que certains TOCs soient contagieux:
cela fait déjà plusieurs fois que je me surprends à tirer un peu la couette pour la retendre après m'être assis sur lit.
Au départ, je me disais que je faisais cela uniquement pour ne pas me faire engueuler par ma femme,
mais il me semble bien que cela me vienne de plus en plus (trop) naturellement.

Et surtout, surtout, hier avant d'aller me coucher, j'ai éteint la télévision (normal) puis...
j'ai commencé à tapoter les coussins du canapé (avant de m'arrêter, saisi d'horreur par mon geste).

Priez pour moi, j'espère que je ne suis pas trop atteint et que j'arriverais à combattre cette terrible maladie.