Trentaine ordinaire

Sortie de l'école.
Dans la loghorrée habituelle de ma fille (5 ans) pointe une information détonante étonnante:

Lucas il a 2 mamans!

Chouette, des nouvelles croustillantes

Chouette, les adultes jugeant la morale à l'aune de ce qu'ils ont connu enfant,
c'est le bon moment pour élargir la norme de parentalité de ma petiote,
que son futur soit moins coincé que notre présent.

Je demande donc plus d'explications, tout prêt à me lancer dans une leçon d'homoparentalité, lui expliquer que seul l'amour (et les bons soins) compte,
et elle me répond:

	Il a sa maman et la maman de sa maman.

Bon ben, tant pis: la monoparentalité étant dans les normes de notre famille, j'ai raté mon instant "vérité paternelle". ;-(

Cette petite histoire d'hôpital m'a remémoré une mienne anecdote de clinique.

Mon aînée ayant quelques problèmes de régurgitations dans ses premiers mois de vie, il lui a été diagnostiqué une possible brûlure oesophagique.
Rendez-vous pris pour une endoscopie (ou un examen dans le genre, c'était il y a 5 ans, je ne me souviens plus du nom exact).

Nous étions bien stressés avec notre petiote de 6 mois déshabillée dans nos bras,
le médecin est arrivé avec 2 infirmières, ils ont essayé de nous rassurer (peine perdue).

D'ailleurs c'est vraiment éprouvant cette fonction du "mâle" de devoir se montrer "fort et confiant" devant sa "femelle" qui a ainsi un bras solide auquel s'accrocher.

Ils nous ont pris notre bébé en nous laissant angoisser dans la pièce.

20 minutes après, ils nous ont ramenés notre pitchoune, les yeux rouges d'avoir pleuré.
Ma femme l'a bien évidemment prise tout de suite dans ses bras, tandis que le médecin nous expliquait qu'il y avait bien une brûlure, mais pas grave du tout.

Je me désinquiète donc tout doucement, puis coup au cœur:
je remarque une énorme marque rouge sur le côté du front de ma fille, genre on lui a maintenu la tête contre une surface pendant l'intubation pour la tenir tranquille,
négligemment mais le cœur bien serré, je tente une remarque sur cette trace.

Et l'infirmière répond tout benoîtement:

Oh, c'est mon rouge-à-lèvres!
Elle est tellement mignonne que je n'ai pas pu m'empêcher de l'embrasser!

J'étais justement en train de ne pas écrire de billet quand ma collègue a claqué son téléphone et s'est mise à pleurer.

Malgré les gargouillis dans la voix, nous avons fini par comprendre que sa fille de 1 an venait de partir pour l'hôpital,
Emmenée par les pompiers,
Appelés par l'assistante maternelle,
Qui a donné un morceau de pomme,
Qui s'est planté de chemin et fait vomir le bout-chou

Je passe sur la connerie de l'assistance maternelle
(même moi, je ne donnerais pas un aliment aussi dur à un bébé d'1 an-
d'ailleurs moi je ne donne rien à un bébé de 1 an si ça ne sort pas d'un biberon,
et encore seulement si ma femme me fournit le biberon et me donne le non-choix entre la corvée biberon et le divorce)
Pour être interloqué par les procédures administratives:

D'après ce que j'ai compris, l'assistance maternelle a eu obligation d'appeler les pompiers
Puis les pompiers ont eu obligation d'emmener le bébé voir un médecin
(plutôt que le simple vomissement, je subodore le principe de précaution sur les allergies)

Mais bon rien de grave: à l'hôpital, ils sont bien gentils, j'y étais encore hier pour mon petit à moi qui a les conduits auditifs bien fragiles (et surtout douloureux)

Pendant ce temps, ma collègue,complètement traumatisée, tournait en boucle: "mon bébé... à l'hôpital...... à l'hôpital...mon bébé..."

C'est impressionnant cette peur de l'hôpital: dans l'inconscient, il y a vraiment d'inscrit "hôpital"="grave"
Alors qu'en fait, 9 fois sur 10 c'est seulement "hôpital"="disponibilité".

De cette anecdote, je retiens surtout 2 choses:
- c'est idiot de faire des cours de préparation à l'accouchement (et d'y d'accoucher) si c'est pour continuer à avoir peur de l'hôpital.
- dommage le bébé soit trop petit pour apprécier à sa juste valeur une balade en véhicule du SAMU.