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Trentaine ordinaire

Petit journal extime d'un trentenaire ordinaire        

mercredi 26 mars 2008

Chronique d'une rupture annoncée

Plusieurs heures au téléphone hier: un ami proche et sa conjointe sont en pleine crise conjugale, bien sûr avec un gamin au milieu sinon c'est trop simple[1].

Déjà on a de la chance, c'est l'ami qui est proche et pas les deux: pas de choix à faire entre l'un ou l'autre.

Toute la difficulté consiste à être de son côté sans dépeindre l'autre comme une harpie (et accessoirement lui comme une pauvre oie blanche): statistiquement ils vont se remettre ensemble (pour au moins quelques mois) et ceux qui ont bavé sur madame ne sont pas prêts d'être réinvités au domicile des cons-jugaux.

Il faut aussi arriver à calmer les parties incriminées
car tout de même n'oublions pas que le véritable but du jeu est bien sûr qu'il ne vienne pas échouer sur notre canapé (cf Bénabar, Dis-lui oui).

Notes

[1] Le mâle prend son ordinateur, sa chaine-hifi et son VTT car il les a achetés avec ses deniers (80% du montant total du mobilier commun), la femelle les meubles IKEA douze fois montés-démontés vu que ses deniers à elle servait à acheter la bouffe

vendredi 21 mars 2008

Haute-téléphonie

Tout changement dans la technologie a ses avantages et ses inconvénients[1].

Je parlais juste avant de certains problèmes induits par la téléphonie illimitée,
aujourd'hui remémorons-nous avec nostalgie l'époque des téléphones filaires, les ronds avec l'écouteur accroché à l'arrière.

Il y avait toute une intimité dans une conversation téléphonique: deux personnes qui se parlent, avec de temps en temps une tierce personne qui ne pouvait qu'écouter.

Maintenant sur tous les téléphones, il y a une touche maudite (et magique) qui a désacralisé la conversation téléphonique: la touche haut-parleur.

Enclenchée, cette touche fige l'espace autour d'elle: les voix qui en sortent sont l'équivalent de celles des sirènes de l'Odyssée, vous ne pouvez pas vous empêcher de rester aux alentours, d'abord écoutant puis vous exprimant.

La téléphonie est une technologie prométhéenne, prenons bien garde de ne pas nous y consumer[2][3].

Notes

[1] Même pas changement de technologie, un léger upgrade suffit à changer toutes les habitudes

[2] Consumer, parce que brûler c'est déjà fait avec la portabilité qui nous tient en laisse

[3] Raah, j'aime bien pondre des billets pseudo-philosophico-sérieux, j'ai l'impression d'être un intellectuel

mardi 18 mars 2008

Non la démocratie n'est pas morte (elle bouge encore)

N'ayez pas peur, il ne s'agit pas d'un billet politique,
Encore que je pourrais en parler un peu vu que j'habite Asnières [1] [2]

Bref dimanche j'étais coincé sous le préau de l'école-bureau de vote pour cause de giboulées de mars
(des giboulées de mars en mars, la météo devient folle, cela faisait des années que les giboulées de mars étaient en avril)
et par désœuvrement je regardais les personnes aller et venir.

Elles arrivaient courbées sous le poids de la pluie et du froid
Et ressortaient bien droites, fières du devoir (de vote) accompli.

Tant que les individus se sentiront méritants d'aller voter, il y aura de l'espoir.


Notes

[1] le fameux "Tous contre Aeschlimann"

[2] A lire aussi, le blog de Lionel Lindemann

vendredi 14 mars 2008

L'indispensabilité de l'être

…ou le principe de Peter comme force motrice.

Vous vous rappelez qu'en début d'année, j'ai été absent 1 bon mois du taff suite à mon opération de l'épaule?

Et bé quand je suis revenu, ils ne m'ont pas remis au même poste.

En fait, ils m'ont "proposé" [1] de laisser mon poste (à la personne que j'avais formée en vue de mon arrêt maladie) et de partir sur le projet d'à côté (à plus forte valeur ajoutée).

C'est bel et bien une avancée dans mon parcours dans cette boîte (reconnaissance morale et pécuniaire [2])
même si cela me fait sortir de la pantoufle que j'avais tranquillement construite autour de moi ces dernières années (et ce qui explique aussi mon manque de temps depuis janvier).

Où est le principe de Peter là-dedans me direz-vous?
On m'a textuellement dit

Pendant ton absence, on s'est rendu compte que tu n'étais pas indispensable.

(sous-entendu, on peut te changer de projet)

Notes

[1] Quand le chef propose quelque chose à 15 jours de l'entretien annuel, il est recommandé de dire oui

[2] 5% c'est pas énorme mais c'est déjà pas mal par rapport à la majorité de mes collègues

jeudi 13 mars 2008

Ceinture et bretelles à la sécu

J'envoie un mail à ma cousine qui travaille à la sécu ([1]).

Je reçois un accusé de réception automatique de la part de son système informatique.

Bon déjà je suis choqué, l'accusé est en anglais, je trouve cela un peu dommage de la part d'une administration française.

This is a Return Receipt for the mail that you sent to cousine.jid@cnamts.fr.[2]

Ensuite je suis mort de rire (et un peu vert aussi) de la précision rajoutée en bas de l'accusé de réception (le mot en gras souligné l'a été par moi).

Note: this Return Receipt only acknowledges that the message was displayed on the recipient's machine. There is no guarantee that the content has been read or understood. [3]

 


Ajout à 13h15

Et bé, je me sens idiot: je viens de recevoir un autre accusé de réception (d'une personne en libertysurf.fr) qui dit la même chose.

Ceci est un accusé de réception pour le courrier électronique envoyé à machin_@libertysurf.fr.

Note : Cet accusé de réception indique seulement que le message a été affiché sur l'ordinateur du destinataire. Il n'y a aucune garantie que le destinataire ait lu ou compris le contenu du message.

J'en conclus donc que la sécu n'a rien à voir là-dedans, et que le "cassage de sucre sur le dos de l'administration" est une tradition française qui n'est pas prête de disparaître.

Notes

[1] plus précisément au CNAMTS Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés

[2] Ceci est un Accusé de Réception pour le mail que vous avez envoyé à cousine.jid@cnamts.fr.

[3] Note : cet Accusé de Réception prouve seulement que le message a été diffusé sur la machine du destinataire. Il n'y a aucune garantie que le contenu ait été lu ou compris.

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