MLF

Tu fulmines après l'amour?| sommaire | Sang pour sang meetic

Par Jid, mercredi 8 octobre 2008 à 11:48 :: Société :: permalien #588

Le MLF a passé sa quarantième année, c'est l'âge d'un bon lifting, non?

Qu'est-ce que le MLF pour moi? Pas grand chose, à mon sens la femme est maintenant "libérée"^[1] et le combat se situe plutôt au niveau des Chiennes de garde.

On pourrait me rétorquer la fameuse disparité des salaires, le plafond de verre.
Euh ben prenons mon cas personnel : petit cadre.
Niveau salaire, j'ai été embauché au même salaire que mes collègues femmes et nos primes/augmentations respectives semblent similaires.
Et si on regarde mon organigramme:
17 personnes à mon niveau dont 5 femmes (milieu informaticien).
Mon chef est une femme, à son niveau de chefitude, ils sont 3 dont 1 seul homme.
Mon N+2 est un homme, à son niveau ils sont 11 dont 3 femmes(on a quitté le milieu informaticien)
Mon N+3 est un homme, à son niveau ils sont 24 dont 4 femmes
Mon N+4 est un homme, le grand chef.

Les femmes arrivent donc très près du sommet^[2], même si elles ne sont pas nombreuses: autant pour la réelle réalité du plafond de verre.

Je sens poindre la réflexion suivante:
Oui, mais ton cas personnel on s'en fiche, ce qui compte c'est que dans les statistiques les femmes sont en bas de la société, c'est écrit dans le journal.

Ben non, c'est seulement que vous regardez d'un œil biaisé: la société ce n'est pas les hommes contre les faibles femmes, c'est les puissants contre les faibles, c'est ceux qui bénéficient du système contre ceux qui le subissent^[3].

Oui effectivement la caissière est une femme qui doit jongler avec des horaires idiots, un salaire minimal et une famille à s'occuper
mais son mari n'est pas mieux loti, lui avec de la chance il n'a qu'un seul boulot et il arrive à voir ses enfants 1 heure le soir (parce qu'ils se couchent tard).

Oui effectivement à l'autre bout de la société, la femme fortunée n'est qu'apparence et est assujettie à son mari (et surtout à ses revenus).
Mais une cage dorée reste dorée et vaut mieux que toutes les cages métro-boulot des précédents (hommes et femmes).

Notes

[1] en France, hein, pas dans le monde en général

[2] j'exclue les assistantes de direction qui sont des cas particuliers

[3] je n'ai pas écrit non plus "les patrons contre les salariés" qui est une vision aussi biaisée que le féminisme basique

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Commentaires

1. Le mercredi 8 octobre 2008 à 13:17, par Titi

c'est bizarre mais dans mon métier (ou il y a peu de femmes et ou elles sont toutes, c'est bien connu, des glandeuses de première) je n'ai entendu dire à aucun de mes collègues (hommes donc, vu que des femmes, je ne sais pas si je l'ai dis mais il n'y en a pas beaucoup), en vrac et dans le désordre : "mais soit un peu plus mec bon sang, comment tu veux que çamarche sinon ?" ou "et l'an prochain tu comptes bosser ou faire des gosses ?" ou encore, pendant un audit "mon équipe est moins productive que les autres, mais c'est parceque je laisse une chance aux femmes et donc il ne faut pas les compter comme des employés à temps complet"

Mais je dois supposer que le fait qu'il y ai si peu de femmes dans mon boulot et absolument aucune aux fonctions de direction c'est parceque je me fais une représentation biaisée de ce qui se passe ...

2. Le mercredi 8 octobre 2008 à 13:34, par jid repond au courrier

Titi> Les remarques sont bien du niveau des Chiennes de garde et pas du MLF
Les fonctions de direction sont-elles occupées par des hommes issus d'un niveau "bas" de la société? Je ne le pense pas. Le fait qu'il n'y ait pas de femmes n'est pas du sexisme, c'est seulement que dans cette frange de la société les femmes s'occupent d'autre chose que faire fonctionner une entreprise.

3. Le mercredi 8 octobre 2008 à 14:18, par burningHat

Yop, je vais faire un commentaire genre "langue de bois politicienne" :

"le problème abordé ici est bien trop complexe pour n'être perçu à sa juste valeur en se basant uniquement sur les milieux sociaux-culturels des employés ou uniquement sur leur sexe (on se comprends hein...)"

Et le pire c'est que je suis sûr d'avoir raison avec mon commentaire, réduisant du même coup le commentaire de titi et ton article à néant (gnark gnark que je suis perfide !).

Bon, pour mon cas personnel à mon niveau dans ma boite, nous sommes actuellement 4 hommes et 2 femmes (précédemment 3 avant qu'une de mes collègues décide de déménager bien loin) et grosso modo tous au même niveau sauf un, le boss :p Niveau salaire, aucune idée... Nous sommes en Suisse et en Suisse on ne parle pas de son salaire ! Mais à vue de nez c'est assez lissé à ce niveau-là.

4. Le mercredi 8 octobre 2008 à 15:32, par jid repond au courrier

burninghat> sans compter qu'un patron n'a pas de coeur et encore moins de sexe

5. Le mercredi 8 octobre 2008 à 17:40, par Le Piou

"sans compter qu'un patron n'a pas de coeur et encore moins de sexe" Demande ca au secretaires de direction... Ok, je sors.

6. Le mercredi 8 octobre 2008 à 21:36, par A-L

en minorité dans ma branche (meca), l'egalité est réelle tant qu'on a pas d'enfant. Apres c'est genre, "ba t'as tes choix de vie"... (generalement ils ont des enfants, mais pas de femme du niveau cadre).

7. Le jeudi 9 octobre 2008 à 11:04, par cleanettte

Les stats ne riment à rien à moins de réussir à ne prendre en compte que les femmes qui se comportent comme des hommes: qui ne font pas passer leur famille avant leur travail, qui peuvent compter sur quelqu'un d'autre pour l'intendance ou qui n'ont pas à s'en préoccuper quand elles ramènent du boulot à la maison, qu'elles rentrent tard ou partent en voyage d'affaire. Qu'on exige à travail égal salaire égal me semble justifié et c'est quand même très généralement le cas, pour le reste c'est de l'abération de réclamer plus de femme à la tête des sociétés ou en politique. Les fonctions politiques ne sont pour une femme souvent pas plus compatible avec une vie de famille agréable et épanouie.

8. Le jeudi 9 octobre 2008 à 12:46, par Titi

Jid, l'avantage de mon milieu c'est qu'il n'offre pas de salaires mirobolants avec les fonctions de direction (qui ne sont que des fonctions et pas des postes donc sans changement de rémunération, ou presque), du coup les femmes de ces messieurs travaillent aussi (et compte tenu des horaires de travail, souvent au même endroit). Ce qui rend encore plus flagrant le sexisme latent. En début de carrière, hommes et femmes ont le même statut, la même paye et les années aidant, c'est à madame (qui a pourtant le même boulot et les mêmes responsabilités) de se dévouer pour rater les réunions où tout se décide pour aller chercher les enfants à l'école (c'est leurs enfants à tous, pourquoi continuent-ils tous à mettre les réunions à ce moment là... mystère), qui ne va pas bosser quand ils sont malades, qui fait les courses et le ménage... et à la fin, c'est monsieur qui a la promotion. Le peu de couples qui essayent de faire l'inverse s'en mord vite les doigts puisque la carrière de monsieur est freinée (puisqu'il n'est pas aux réunions d'autopromotion) et celle de madame ne décolle pas plus (paceque c'est une femme, et qu'elle ne devrait pas être là mais s'occuper de ses enfants). En même temps, je t'accorde que c'est ultra arriéré comme milieu mais je pense juste qu'ils se cachent moins que dans d'autres endroits.

Burninghat : Je suis d'accord avc toi, je ne suis pas qu'un sexe et j'aimerai vraiment que les mecs qui bossent avec moi arrêtent de me voir uniquement comme une jeune fille (puisque je bosse encore et ne m'occupe pas de mes enfants que je n'ai pas, je resterais une "mademoiselle" à vie je le crains, ni mes 30 ans révolus, ni l'existence d'un monsieur mon mari n'ont réussi à leur faire changer leur manière de m'appeller/me voir...) et plus comme un collègue.

Ah et au passage, parce que je suis sure que ça va de pair, chez nous le droit de cuissage existe encore...

9. Le vendredi 10 octobre 2008 à 07:52, par cleanettte

à Titi: Je suis mariée et mon époux a travaillé dans la société et est donc connu de la plus part de mes collègues, j'ai 2 enfants mais j'ai toujours droit régulièrement au "mademoiselle" de la part des collègues, cela n'interfère aucunement dans mes relations hierarchiques et pour ma part je trouve ça plutôt agréable. Mais chez nous je n'ai pas à craindre heureusement le droit de cuissage! Je suis assez abasourdi de lire qu'il y a encore des endroits en France ou cela à cours!

10. Le vendredi 10 octobre 2008 à 10:33, par jid repond au courrier

Le Piou> si ça fait augmenter la prime de fin d'année

A-L> au début il y a bien égalité, c'est ensuite la présence au travail qui fait la différence, pas du sexisme mais bien du pragmatisme

Cleanettte> " Qu'on exige à travail égal salaire égal me semble justifié et c'est quand même très généralement le cas" : ah merci

Titi> désolé pour toi, sache seulement que dans d'autres milieux, le sexisme est moins fort

Cleanettte> je ne pense pas que le droit de cuissage ne sévisse qu'en France

11. Le vendredi 10 octobre 2008 à 12:23, par Momo

Je suis moyennement d'accord avec toi sur ce post. En fait je trouve qu'il y a beaucoup encore de restes de patriarcat et de machisme dans notre société. Attention je n'accuse personne en particulier et surtout pas les mecs, les nanas elles aussi ont leur part de responsabilité. Combien de fois j'ai entendu des filles dire "nous les filles on est nulles en informatique, c'est pas grave" ; quand j'ai commencé à me renseigner pour mon permis j'ai dit j'ai pas de bases en mécanique, vous apprenez ça ? la réponse "oui mais c'est normal vous êtes une femme".

Les hommes et les femmes sont élevés différemment dès la naissance. Une étude sociologique a montré que les femmes sont moins nombreuses que les hommes à demander une augmentation de salaire. En fait la disparité des sexes est tellement profondément cachée qu'elle est pratiquement invisible mais fait encore des ravages. Je crois que tu minimises la pression sociale que je trouve écrasante.

Un homme à 30 ans il a pas de gosses on lui fout la paix, une femme non. L'été il fait chaud un homme sort torse nu dans la rue il a une paix royale, une femme en minijupe non.

Je vais pas débattre mais je suis à fond pour la répartition des tâches ménagères. Je parle pas des mecs dont la nana a à tout prix voulu avoir un gosse mais si l'enfant est voulu par les 2 du couple je vois pas pourquoi le mec serait pas poussé aussi à jongler avec le bébé malade, la vaisselle et les obligations de l'entreprise. Pourquoi une femme qui fait 2 enfants pourrait pas avoir un mec participatif et monter en grade dans une entreprise ? Pourquoi emmener les gosses à l'école ou au jardin public serait qu'une affaire de femmes ?

Sinon je peux pas me piffrer les chiennes de garde.

12. Le vendredi 10 octobre 2008 à 12:28, par jid repond au courrier

Momo> Dans mon entourage, mes chefs sont des femmes avec enfants et au jardin public je suis loin d'être le seul père.
Comme tu l'écris, ce sont des "restes" de patriarcat et de machisme, il y a eu beaucoup de changement en 40 ans, cela ne fait même pas 2 générations.

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